Autonomisation

Les femmes et filles qui sont accueillies dans le site d’accueil de SAD sont toutes dans une situation financière déplorable. Il s’agit des filles-mères, des filles abandonnées par leurs familles, des survivantes des violences sexuelles et basées sur le genre, des femmes chef de familles à faible revenu ainsi que des femmes paysannes. Dans la plupart des cas, après avoir été victimes de viol, les femmes sont abandonnées par leurs maris et même par leurs familles. Ces femmes doivent désormais, au moins pour un temps subvenir seules à leurs besoins. Les filles-mères sont dans la majorité des cas exclues de leurs familles et sont obligées de subvenir à leurs besoins ainsi qu’à ceux de leurs enfants. En Afrique, la femme apporte beaucoup dans la survie de la famille. La pauvreté la pousse à chercher la solution pour toute la famille. Elle devient ainsi le chef de ménage car devant assurer seule la survie de son foyer.

SAD essaye d’apporter une réponse au problème de ces femmes vulnérables en mettant en place un programme d’autonomisation financière. Ce programme a pour objectif de donner à chaque bénéficiaire une activité lui permettant de pouvoir devenir autonome financièrement et résoudre ses problèmes de base ainsi que ceux des personnes à sa charge. Le programme veut apporter une réponse durable et faire de ces femmes vulnérables des actrices sociales dans leur propre développement mais aussi dans le développement de leurs communautés en les faisant passer du statut de femmes vulnérables à celui des femmes influentes de leurs communautés et milieux.

1. Apprentissage des métiers :

Les femmes choisissent un métier de leur choix entre ceux proposés, notamment : la coupe et couture, la saponification artisanale, la panification artisanale, le tissage et broderie.

La coupe et couture : SAD dispose d’un atelier de couture dénommé «  atelier Hope » pour la formation et l’encadrement des femmes en situation difficile. Les femmes et filles y reçoivent une formation en coupe et couture pendant quatre à six mois sous la direction d’une monitrice SAD. A la fin de la formation, un kit de coupe et couture est remis à chaque formée pour pouvoir ouvrir son propre atelier de couture.


La saponification : les femmes provenant des villages isolés apprennent la fabrication de savon dans le site SAD. Des formateurs apprennent aux femmes à fabriquer le savon de meilleure qualité pour la lessive et même pour la toilette corporelle.  Les savons fabriqués sont proposés au marché local. Une fois la formation terminée, chaque femme formée reçoit du matériel et de la matière première pour monter sa fabrique artisanale de savon.


Panification : les femmes apprennent à fabriquer du pain. La fabrication des types des pains le plus simple et plus facile à écouler est enseigné aux femmes. Les femmes qui apprennent à fabriquer les pains sont groupés en associations selon la provenance. Elles apprennent à commercialiser du pain en association et à épargner pour reconstituer la matière première pour la fabrication. SAD construit pour chaque association un four artisanale capable de produire jusqu’à 5000 pains au minimum par jour. Une partie du  bénéfice est  partagée entre les femmes de l’association et 30% est placé dans la caisse de l’association. Cette somme servira à octroyer des micro crédits rotatifs aux membres de l’association pour ouvrir d’autres activités génératrices des revenus.


Tissage : les femmes apprennent à fabriquer des paniers et autres œuvres d’arts artisanaux qu’elles vendent ensuite pour pouvoir obtenir de l’argent et subvenir à leurs besoins et ceux de leur familles. Après la formation, un kit de démarrage est remis à chaque femme formée pour lui permettre de mettre en pratique la formation reçue. Chaque femme continue à bénéficier de l’appui de SAD jusqu’à devenir vraiment autonome.


2.  Octroi des microcrédits rotatifs : SAD octroie des micro crédits rotatifs aux femmes après leur avoir donné une formation sur le petit commerce. Ce sont des crédits à rembourser sans intérêt. L’argent remboursé est prêté à d’autres femmes de manière à avoir progressivement un grand nombre de femmes. Ces femmes sont formées en activités génératrices des revenus dans lesquelles elles investissent l’argent obtenu à crédit.  Les moniteurs de SAD encadrent ces femmes jusqu’à ce qu’elles soient capables de conduire de manière satisfaisante leurs activités sans risquer de briser la chaîne de rotation du micro crédit.


3.  Formation et dotation pour des micro fermes familiales : les milieux ruraux sont très favorables aux activités d’élevage. Une formation en élevage du petit bétail est proposée aux femmes des milieux reculés disposant d’espaces dans leurs villages. SAD négocie avec les chefs des villages pour obtenir des espaces où ces femmes peuvent développer de petites fermes en association. SAD construit la ferme pilote et la dote des géniteurs.  Les moniteurs de SAD accompagnent les femmes regroupées en association ou coopérative agricole après leur avoir donné les géniteurs et l’infrastructure de départ, SAD disponibilise ses agronomes et techniciens en développement rural pour continuer à encadrer ces femmes et les aider à développer leurs fermes jusqu’à ce que chacune développe sa propre ferme grâce au crédit rotatif en géniteurs. SAD organise aussi pour elles un système de marché leur permettant d’écouler les produits de leur activité. SAD envisage un deuxième palier qui est celui de les aider à transformer leur produit localement pour lui donner une valeur ajoutée et leur permettre de les conserver.

Une partie d’argent réalisé grâce à la vente des produits d’élevage est placée dans la caisse de l’association. Cette somme servira à octroyer des micros crédits rotatifs aux membres de l’association pour ouvrir d’autres activités génératrices des revenus et ainsi diversifier leurs sources des revenus.


4.  Activités agro pastorales : champs communautaires. Ici les femmes sont groupées selon leurs provenances. SAD loue des espaces culturales en termes d’hectares et le met à la disposition des femmes. Des moniteurs agricoles les encadrent pour une production intensive. Le produit de la récolte est partagé entre les femmes pour leurs familles, une autre est vendue. L’argent issu de la vente est utilisée en partie pour louer à nouveau l’espace culturale et l’autre partie est mise dans la caisse de l’association et servira des micros crédits rotatifs pour les membres de l’association constituée.