Après la première écoute, la survivante est confiée à l’équipe médicale pour les premiers soins. Si la survivante est vue dans les 72 heures après le viol, il lui est administré un PEP kit pour la prévention des IST/VIH et la grossesse issue du viol.
Un examen gynécologique complet est alors effectué et un diagnostic posé. Un rapport médical est fait et le traitement décidé. Il arrive que cela suffise mais en cas de traumatisme gynécologique et périnéale, la chirurgie peut s’avérer nécessaire.
Les lésions observées peuvent concernées le périnée (déchirure périnéale), la vulve ou le vagin. Il peut également s’agir d’une fistule traumatique vésico-vaginale ou recto-vaginale. Des cas de prolapsus sont aussi observés et même des cas de mutilation génitale complexe à arme blanche ou le bout du fusil.
Il y a également des cas qui arrivent avec beaucoup de retard. Ces femmes arrivent avec des infections génitales graves. Ces infections vont de la vulvite à la pelvi péritonite en passant par l’endométrite. Il s’agit souvent des germes très résistants aux antibiotiques habituels étant donné qu’il s’agit des germes rendus résistant par le traitement aléatoire et non adaptés. Ces violeurs constituent des véritables milieux de culture et de sélection des germes résistants. Les femmes qui ont été gardées en esclavage sexuelle arrivent parfois avec des grossesses issues de viol ou avec des enfants. 90% de ces femmes qui arrivent avec retard sont malnutries ainsi que leurs enfants.
On note beaucoup de fistules vesico-vaginales chez ces femmes qui ont accouché dans la foret en captivité. Les conditions difficiles dans lesquelles ces femmes ont accouché favorisent la survenue des fistules vésico-vaginales et de prolapsus. Ces accouchements constituent la première étiologie des fistules et prolapsus chez les femmes qui ont été accueillies à SAD. Les fistules traumatiques par armes blanches et sticks d’arbre viennent en deuxième position.
D’autres lésions traumatiques sont observées, infligées en guise de punition, notamment des amputations des brulures des membres, des sections des petites ou grandes lèvres, etc…
Les soins médicaux vont suivre l’ordre de gravité. Le tout commence par la prévention en administrant le PEP KIT pour les cas récents. Les cas chroniques vont commencer par la prise en charge de l’infection et éventuellement par la récupération nutritionnelle avant d’envisager la chirurgie réparatrice. La prise en charge infectieuse impose souvent l’usage d’une triple antibiothérapie.
Les lésions chirurgicales récentes nécessitent une prise en charge en urgence. Il s’agit presque toujours d’une chirurgie plastique, pour la reconstitution vulvaire, périnéale pour la réparation d’une fistule traumatique ou pour une laparotomie pour péritonite.
Les prolapsus ne sont pas pris en charge en urgence. Ils sont programmé par l’équipe gynéco-chirurgicale de SAD en collaboration avec l’équipe médical du centre médical saint Vincent.
Les soins nutritionnels sont donnés dans le site d’accueil de SAD sous la conduite d’un nutritionniste et l’encadrement d’assistantes sociales.
Les enfants issus de viol sont suivis par le pédiatre et le psychologue pour desceller très rapidement l’impact de l’attitude de la mère sur l’enfant. Ils sont pris en charge médicalement et nutritionnellement parce qu’ils arrivent presque tous en état de malnutrition sévère.